NB : Les discussions auront lieu en anglais, sauf la dernière table ronde (en français)
Forum commissarié par Carmen Salas
Entrée gratuite – Le Commun (Rue des Bains, 28, 1205 Genève)
L’évolution de l’humanité est étroitement liée à l’évolution de la communication et de la transmission de savoir. Depuis plus de trois décennies, les Hommes ont exploré les possibilités de communication virtuelle. La création du World Wide Web en 1989 a engendré de nouvelles interactions sociales qui ont changé nos vies à jamais. L’ampleur de cette invention démontre le caractère unique de notre civilisation. Nous observons toutefois depuis une dizaine d’années un manque de compréhension quant à nos droits numériques et les systèmes complexes qui régissent notre monde. Avec le passage du wide-open Web à des plateformes semi-fermées, les inégalités de distribution de pouvoir parmi les citoyens, les entreprises et les gouvernements se sont renforcées. Non seulement, le contrôle centralisé a détruit notre outil de communication et de partage de connaissances le plus précieux, mais il menace également notre liberté, notre autonomie et notre souveraineté. Comment en sommes-nous arrivés là ? Agirions-nous de manière différente si une deuxième chance se présentait ? Comment s’assurer qu’Internet n’est pas centralisé au sein de multinationales ? Que faire pour développer un futur numérique juste et égalitaire pour tous ? Qui devrions-nous donc impliquer ? Dans les années à venir, ce sont ces questions qui devront être discutées. Mais au jour d’aujourd’hui, un débat peut-être plus urgent s’impose : comment la technologie et le Web devraient-ils fonctionner au cours des prochaines décennies – comme moyens d’aides au développement humain ou comme outils de concentration des richesses et des pouvoirs ? Comment faire en sorte que les infrastructures et réseaux que nous créons ne finissent pas par nous contrôler, nous surveiller et nous censurer ? Comment imaginer des systèmes plus performants et plus fiables ?
Les réseaux et technologies que nous créons ne sont pas neutres. Ils reflètent le pouvoir de ceux qui les conçoivent. Le titre « Broken Home » est une métaphore décrivant le caractère « fracturé » de nos sociétés actuelles et de l’écosystème numérique dans lequel nous évoluons en raison de deux facteurs principaux : l’implémentation d’une nouvelle forme de capitalisme qui potentialise la centralisation du pouvoir et l’exploitation des citoyens dans un but économique, et notre résistance à accepter que le vrai pouvoir provient d’esprits conscients – cachés derrière toute création humaine.
Le thème de cette année a pour mission d’établir une réflexion sur les causes et les effets de la centralisation du pouvoir au sein d’Internet. Le programme du Forum rassemble artistes, écrivains, chercheurs et curateurs, qui exploreront les complexités des technologies et d’Internet tout en examinant la façon dont le pouvoir de ce domaine modifie notre relation au monde, aux autres et à nous-mêmes. Les conférences, présentations et discussions programmées rendront ainsi visibles les mécanismes et modèles économiques qui soutiennent notre écosystème numérique et son impact sur les secteurs économiques, politiques, socioculturels et environnementaux.
17h – 18h30
Unlocking Proprietorial Systems: For a More Expansive Artistic Practice (Keynote)
de Marc Garrett
18h30 – 20h
E-wasteland (panel)
avec Benjamin Gaulon, Luc Meier, Simon Laroche et Régine Debatty
14h – 15h00
Whistleblowing as Artistic Practice (Keynote)
avec Tatiana Bazzichelli
15h00 – 16h00
The Dating Brokers (Artist Talk)
de Joana Moll
16h15 – 17h45
The Future Web (Panel)
avec Nathalie Bachand, Romain Tardy et Alexandre Monnin // commissarié en collaboration avec Nicolas Nova